Le bobtail japonais : plus de 1 000 ans d’histoire... et de bonne fortune

Le bobtail japonais : plus de 1 000 ans d’histoire... et de bonne fortune

Publié Septembre 13, 2021.
L’Académie Mondou
Spécialiste de la formation des employés Mondou

 

Le pays du soleil levant regorge de légendes à propos des chats. L'une des plus connues est probablement celle du maneki neko, ou le « chat qui invite ». Le maneki neko est représenté par un chat qui lève une ou deux pattes près de son oreille, dans un signe d'invitation, selon la tradition orientale. Il est censé apporter bonheur ou fortune dans le foyer ou le commerce dans lequel il se trouve. Le maneki neko est le plus souvent peint en blanc avec des taches noires et oranges. Il a aussi une très petite queue pour un félin. En fait, il s'agit d'une représentation d'un bobtail japonais ! Mais, ce n'est pas si surprenant : le bobtail japonais fait partie du folklore, mais aussi de l'histoire du Japon depuis plus de 1 000 ans, ce qui en fait l'une des plus anciennes races de chats en plus d'être une race entièrement naturelle.

Morphologie et apparence

La silhouette moyenne et mince, mais bien musclée du bobtail japonais est caractéristique du type de morphologie médioligne-semi-foreign. Bien que ce félin soit bien équilibré, sa tête forme tout de même un triangle équilatéral aux pommettes saillantes. Ses oreilles, à angle droit sur sa tête tout en étant bien espacées, sont grandes et alertes. Ses grands yeux ovales s'inclinent vers le nez, particulièrement si on l'observe de profil. Son nez n'est ni long, ni court, mais rond et juste assez large. Son corps forme un rectangle élancé, avec un dos bien parallèle au sol, même si ses pattes arrière sont plus longues que celles de l'avant. Ses pattes postérieures gardent en effet une posture en Z, ce qui lui donne une grande capacité à bondir.

La fourrure du bobtail japonais peut être courte ou mi-longue. Dans les deux cas, elle est pratiquement exempte de sous-poil. Lisse et soyeuse, elle reste collée au corps et confère au bobtail une apparence de statue de porcelaine. La version au poil mi-long, qu'on appelle longhair, présente, en plus de son poil plus long, une délicate collerette ainsi qu'une élégante culotte qui complète magnifiquement la queue si particulière.

On rencontre des bobtails japonais de toutes les couleurs, excepté les couleurs colourpoints. Cependant, les couleurs traditionnelles sont les patrons particolores présentant un maximum de blanc, comme les patrons van ou arlequin, et, surtout, la couleur calico. Cette dernière est composée de taches bien définies noires, rousses et blanches. Au Japon, on appelle cette couleur mi-ke et elle est considérée comme porteuse de chance.

La plus importante caractéristique du bobtail japonais est bien évidemment celle qui lui a donné son nom : sa queue ! Unique dans le monde félin, elle l'est aussi pour chaque représentant de la race. En effet, chaque bobtail japonais possède sa propre combinaison de vertèbres caudales plus ou moins soudées, repliées et recourbées sur elles-mêmes, créant ainsi une œuvre presque aussi unique qu'une empreinte digitale. La longueur totale est ainsi très variable, mais le pompon formé ne devrait pas excéder environ 7,5 cm (3 po). Les poils de la queue sont très fournis et longs, même pour la variété shorthair, et partent dans toutes les directions. Les poètes comparent le pompon du bobtail japonais à la fleur du chrysanthème, une fleur particulièrement symbolique au Japon.

Comportement factuel

Le bobtail japonais est décrit comme un chat curieux, vif et extrêmement joueur. Il préfère bouger plutôt que de rester sur les genoux de son humain, même s'il est très attaché à ce dernier. Si on ne lui fournit pas assez de stimulations, de hauteurs et de cachettes, il n'hésitera pas à s'en créer lui-même.

En plus d'être actif, il a aussi tendance à être très communicateur. Il aime « parler » avec ses humains et a développé un registre vocal très varié et, disons-le, plaisant à écouter !

La personnalité de chaque individu est toujours unique, et il peut y avoir beaucoup de variation dans une même race. Par exemple, les bobtails japonais sont réputés pour bien s'entendre avec les enfants, les chiens et les autres chats, mais il est quand même d'une importance capitale d'en parler avec l'éleveur ou le refuge avant de choisir son chat.

Niveau d'entretien (toilettage)

Comme toutes les races avec peu ou pas de sous-poil, le bobtail japonais perd peu son poil et ne nécessite que très peu d'entretien. Le pelage soyeux a aussi moins tendance à former des nœuds, et un brossage hebdomadaire est souvent suffisant.

Ses dents et ses griffes ont besoin d'un entretien régulier, comme tous les chats domestiques. Demandez à votre équipe vétérinaire quels méthodes et produits sont les plus appropriés pour votre chat.

Origines

La mutation génétique à l'origine de l'étonnante queue du bobtail s'est produite spontanément, et nul ne sait quand, ni où exactement. Les premiers bobtails japonais seraient arrivés au Japon il y a plus de 1 000 ans, mais on soupçonne que le premier chat à queue en pompon serait né avant cela, quelque part en Asie continentale, possiblement en Chine ou en Corée.

Bien des légendes circulent sur les premiers bobtails au pays du soleil levant. Selon l'une d'entre elles, ce seraient les moines bouddhistes qui les auraient importés sur l'île afin de protéger de la vermine les parchemins de papier de riz. Une autre légende parle d'un empereur du Japon à qui on aurait offert les premiers véritables bobtails japonais. Cet empereur adorait tellement ses chats qu'il les considérait comme des membres de la cour, avec tous les petits soins et avantages que cette position pouvait apporter.

Plus tard, au 15e siècle, les autorités décrètent l'interdiction de nourrir, vendre ou acheter les chats. Les petits félins ont retrouvé leur liberté dans un but précis : lutter contre les rats qui menacent les élevages des vers à soie ainsi que les champs de culture du riz. Le gène du bobtail japonais s'est probablement répandu dans tout le Japon à partir de cette époque. Comme il s'agit d'un gène dominant, qui s'exprime dès qu'il est présent dans le génome d'un chaton, le bobtail japonais devint rapidement le chat des ruelles japonaises.

Il fallut ensuite attendre 1968 pour que le bobtail japonais fasse son entrée dans le monde des races félines. Ce sont deux Américaines, Judy Crawford et Elizabeth Freret, qui après avoir importé quelques spécimens aux États-Unis, œuvrèrent à sa reconnaissance par les associations félines.

Faits inusités

Les bobtails japonais naissent toujours avec une queue, aussi petite soit-elle. Les plus longues queues sont malgré tout toujours plus courtes que la normale. Le gène responsable est un gène dominant qui n'est pas relié à des pathologies de la colonne vertébrale.

 

 

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