La migration printanière des oiseaux : un spectacle impressionnant

Le retour des oiseaux est sans contredit le signe le plus sûr du retour du printemps. Leurs chants se transforment en une symphonie annonciatrice de beau temps et de chaleur.

D’ailleurs, tout l’hémisphère nord connait deux grandes périodes de migration d’oiseaux : à l’automne et au printemps. La migration printanière ne ramène pas que les oiseaux : les ornithologues, à peine rassasiés de leurs observations hivernales, se ruent dehors au son des premiers nouveaux chants d’oiseaux.

On observe habituellement les goélands à bec cerclé parmi les premiers à arriver. Rapidement, les carouges à épaulettes, les merles d’Amérique et les bruants chanteurs se font entendre malgré la neige encore présente.

Pourquoi les oiseaux migrent-ils?

Il est faux de croire que seul le froid chasse les oiseaux à l’automne, car ce n’est là qu’une partie de la réponse. En fait, le froid diminue les sources d’alimentation disponibles ou les rend, dans certains cas, complètement inaccessibles comme c’est le cas les insectes. Les sources d’alimentation rendues difficilement disponibles provoquent donc la majorité des migrations.

Pour d’autres oiseaux, comme les canards, l’habitat devient hostile avec le gel de cours d’eau, ce qui les empêche de patauger et se nourrir. Le froid rend donc l’hivernage inhospitalier, mais il n’est pas responsable à lui seul des migrations.

Qui part et où vont-ils?

La plupart des oiseaux du Québec sont migrateurs et certaines espèces, comme les insectivores, voient la presque totalité de leurs effectifs partir alors que d’autres espèces ne partent que partiellement pour des destinations plus clémentes. Les pics, aussi insectivores, trouvent d’autres sources d’alimentation pendant l’hiver. La tourterelle triste et le geai bleu sont de bons exemples d’hivernants dont une partie de la population part en migration.

D’autres espèces, dites sédentaires, comme le cardinal rouge, vont rester chez nous en occupant le même habitat qu’à l’été. Ce dernier est non seulement fidèle à sa femelle, il peut aussi s’installer plusieurs années au même endroit s’il a une mangeoire bien approvisionnée ou une source d’alimentation fertile. Parmi les autres hivernants, on pense au grand corbeau, la sittelle à poitrine blanche, au grand pic, au pigeon biset et au moineau domestique, pour nommer que les plus connus.

Les migrateurs vont donc dans les pays chauds, là où se trouve leur nourriture, principalement dans les Antilles, au Mexique et en Amérique du Sud. D’autres espèces font une migration de proximité comme le geai bleu qui part dans le sud de l’Ontario ou les états du nord des États-Unis.

Pourquoi reviennent-ils?

Bonne question! On pourrait croire qu’une fois dans le Sud, il est inutile de revenir au Québec. Et pourtant, le Canada est le pays nicheur de l’Amérique du Nord. Notre climat tempéré est en fait idéal pour les espèces migratrices. Les habitats nordiques sont très productifs, fournissant une abondance d’insectes et de nourriture. Autre point fort : la prédation et la compétition y sont aussi moins présentes.

La fête printanière des oiseaux

Le printemps est incontestablement le moment de l’année où on assiste à un spectacle qui nous en met plein la vue, et les oreilles. Déjà, le merle d’Amérique se fait entendre à l’aube, heureux de nous réveiller. Avec le retour du beau temps, nous remarquons soudainement les chants de la mésange à tête noire, le ricanement de la sittelle à poitrine blanche et les " toc toc toc " des pics. Les bruants s’époumonent joyeusement afin de séduire une possible conquête amoureuse.

Quand ils reviennent chez nous, les oiseaux arborent leurs plus belles couleurs comme le chardonneret jaune qui abandonnera sa couleur olivâtre pour faire place à un plumage nuptial, jaune vif, agrémenté de détails noirs qui mettent en valeur le jaune éclatant qui le caractérise.

Bonne observation!