Comment les oiseaux survivent-ils à l’hiver?

Comment les oiseaux survivent-ils à l’hiver?

Publié Décembre 20, 2018.
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Jean-Sébastien Guénette, M.Sc. biologie
Biologiste et directeur général du Regroupement QuébecOiseaux quebecoiseaux.org

Le froid récent nous rappelle que l’hiver est à nos portes. Les oiseaux le savent aussi. Plusieurs d’entre eux sont déjà partis pour le sud alors que d’autres sont sur le point de plier bagage. Qui n’a pas envié ces oiseaux qui vont passer tout l’hiver dans le sud des États-Unis, dans les Caraïbes ou même en Amérique du Sud?

Toutefois, ce ne sont pas tous les oiseaux qui fuient l’hiver. On compte tout de même au Québec près de 90 espèces d’oiseaux qui affronteront avec nous les températures froides des prochains mois. Mais quelles stratégies utiliseront-ils pour survivre jusqu’au printemps sans manteau ni chauffage?

Ils ont les plumes comme isolant

S’il y a un élément qui caractérise les oiseaux, ce sont les plumes. Celles-ci leur servent principalement à voler, on le sait, mais elles servent aussi d’isolant capable de conserver la température corporelle. Leur structure emprisonne l’air chaud et le conserve à proximité du corps. Lorsqu’il fait vraiment très froid, les oiseaux ébouriffent leurs plumes, maximisant ainsi cette couche d’air chaud.

Vous remarquerez d’ailleurs que certains oiseaux, comme le cardinal ou la mésange, ont une allure beaucoup plus élancée pendant l’été, alors qu’ils ressemblent à de vraies petites boules de plumes pendant l’hiver.

Tourterelles tristes

Ils mettent de côté leur instinct territorial

Comme ils n’ont pas de territoire à défendre pour la reproduction, plusieurs oiseaux mettent de côté leur instinct territorial pendant l’hiver et se réunissent en groupes. Ainsi, ils ont plus d’yeux pour détecter les prédateurs et ils économisent de l’énergie en se partageant la tâche. Ils peuvent donc se concentrer sur la recherche de nourriture. Certains, comme les roitelets et les moineaux notamment, vont même passer la nuit ensemble, collés, afin de minimiser les pertes de chaleur.

Étourneau sansonnetIls font des réserves de graisse

À l’instar des plumes, le gras est aussi un très bon isolant, en plus d’être une excellente source d’énergie pour les oiseaux. Dans certains cas, le gras constitue jusqu’à 10 % du poids de l’oiseau. D’où l’importance pour les oiseaux de se trouver des aliments riches en gras pour se faire des réserves pendant l’automne ainsi qu’en hiver.

Les oiseaux qui hivernent avec nous passeront l’essentiel de la journée à chercher de la nourriture afin d’accumuler de l’énergie pour passer la nuit. Certains vont même cacher leur nourriture pour faire des réserves.

Ils frissonnent pour se réchauffer

Lors des journées extrêmement froides, les oiseaux peuvent frissonner en activant des groupes de muscle opposés, ce qui contribue à augmenter la température du corps. Contrairement aux humains, le frisson chez les oiseaux ne génère pas de tremblements incontrôlables.

Ils ont une circulation du sang efficace

Une autre adaptation des oiseaux est leur capacité à conserver le sang chaud à proximité des organes vitaux aux dépens de certaines autres parties du corps. Par exemple, les goélands ou les canards peuvent être sur la glace, avec la température de leurs pattes près du point de congélation, alors que la température de leur corps est totalement confortable.

Ils baissent leur température corporelle

Une dernière stratégie utilisée par les oiseaux consiste à conserver leur énergie en abaissant leur température corporelle de quelques degrés pendant la nuit. Chez les mésanges et les roitelets, cette stratégie leur permet d’économiser environ 25 % de l’énergie dont ils ont besoin.

Certaines espèces, de colibris notamment, entrent littéralement en torpeur, mais ce n’est pas le cas des oiseaux qui hivernent ici. L’énergie nécessaire pour sortir de cette torpeur étant beaucoup trop importante.

Voilà donc quelques-unes des stratégies d’adaptation qu’ont développées les oiseaux pour pouvoir passer au travers des hivers mêmes les plus rigoureux du Québec!

Alouette hausse-col

Un hiver qui s’annonce excitant!

La présence en hiver de certaines espèces d’oiseaux varie en fonction des cycles d’abondance de nourriture. Alors que l’hiver 2017-2018 fut plutôt moche, en raison de l’absence de nombreuses espèces de fringillidés, l’hiver 2018-2019 s’annonce particulièrement excitant! En effet, les sizerins, tarins, durbecs, becs-croisés et même gros-becs ont déjà commencé à envahir les postes d’alimentation du sud de la province.

 

Sizerin flammé

Voici les espèces qui restent avec nous en hiver :

  • Alouette hausse-col
  • Arlequin plongeur
  • Autour des palombes
  • Bécasseau violet
  • Bec-croisé bifascié
  • Bec-croisé des sapins
  • Bernache du Canada
  • Bruant hudsonien
  • Buse à queue rousse
  • Buse pattue
  • Canard colvert
  • Canard noir
  • Cardinal rouge
  • Chardonneret jaune
  • Chouette épervière
  • Chouette lapone
  • Chouette rayée
  • Corneille d'Amérique
  • Crécerelle d'Amérique
  • Dindon sauvage
  • Durbec des sapins
  • Eider à duvet
  • Épervier brun
  • Épervier de Cooper
  • Étourneau sansonnet
  • Faucon émerillon
  • Faucon gerfaut
  • Faucon pèlerin
  • Garrot à œil d'or
  • Garrot d'Islande
  • Geai bleu
  • Gélinotte huppée
  • Goéland arctique
  • Goéland argenté
  • Goéland bourgmestre
  • Goéland marin
  • Grand Corbeau
  • Grand Harle
  • Grand Pic
  • Grand-duc d'Amérique
  • Grimpereau brun
  • Gros-bec errant
  • Guillemot à miroir
  • Harelde kakawi
  • Harfang des neiges
  • Harle couronné
  • Harle huppé
  • Hibou des marais
  • Hibou moyen-duc
  • Jaseur boréal
  • Junco ardoisé
  • Lagopède alpin
  • Lagopède des saules
  • Merle d'Amérique
  • Mésange à tête brune
  • Mésange à tête noire
  • Mésange bicolore
  • Mésangeai du Canada
  • Moineau domestique
  • Moqueur polyglotte
  • Nyctale de Tengmalm
  • Perdrix grise
  • Petit Garrot
  • Petit-duc maculé
  • Petite Nyctale
  • Pic à dos noir
  • Pic à dos rayé
  • Pic à ventre roux
  • Pic chevelu
  • Pic mineur
  • Pie-grièche boréale
  • Pigeon biset
  • Plectrophane des neiges
  • Plectrophane lapon
  • Pygargue à tête blanche
  • Roitelet à couronne dorée
  • Roselin familier
  • Roselin pourpré
  • Sittelle à poitrine blanche
  • Sittelle à poitrine rousse
  • Sizerin blanchâtre
  • Sizerin flammé
  • Tarin des pins
  • Tétras à queue fine
  • Tétras du Canada
  • Tourterelle triste
  • Troglodyte de Caroline

 

 

 

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